Machisme

Le cocktail résultant du mélange entre l’humour et la séduction est forcément d’une couleur machiste. Ce guide a donc une apparence trompeuse, malgré ma fascination pour les femmes, (je m’en excuse auprès d’elles, mais je parle d’une couleur machiste, pas d’un vrai machisme). S’il y a sexisme dans la conduite apparente du dragueur, c’est pour une raison inhérente à notre beau pays : nous leur courrons après, jusqu’à ce qu’elles nous attrapent, mais c’est nous qui passons pour des imbéciles si elles nous envoient balader, et elles ne s’en privent pas. Alors, on rétablit la balance, en paraissant macho. Normal !

Notons qu’un « guide de la séduction », écrit par un tendre romantique (style auteur d’Arlequin), me paraîtrait utile pour les insomniaques, mais pas très efficace. Imaginez 100 pages, du style : « Respectez-la, attendez qu’elle vous soit présentée avant de lui adresser la parole. » « Surtout ne couchez pas avec elle avant trois semaines, il faut d’abord qu’elle évalue la puissance de votre amour… »

Sincérité, respect, délicatesse, des adjectifs utiles dans la séduction elle-même, mais qui handicapent sérieusement l’approche.

Il est difficile de draguer une femme sans être considéré comme un vilain « macho ». C’est un constat, mais quelle est la définition exacte du machisme ? Dans le dico, un homme macho c’est celui qui « agit et qui pense selon l’idée que l’homme domine socialement la femme et qu’il a donc droit à des privilèges de maître ». Qui a dit que l’homme dominait socialement la femme ? Pas moi, en tout cas. Quant aux privilèges de maître, je pense que ce sont les femmes qui en ont le plus besoin. S’il y a moins de femmes en politique, par exemple, c’est parce qu’elles ont autre chose à faire qu’à courir derrière le pouvoir (à part Mme Thatcher …) La nature leur a demandé de créer la vie et de s’occuper de cette vie, ce qui ne leur laisse pas toujours le temps pour se consacrer à autre chose. Chirac a fait les frais de cette situation et a dit la phrase étonnante : « Chaque fois que j’ai voulu lancer une femme, ça m’est retombé sur la gueule ! ». Si le rôle était inversé, si les hommes devaient accoucher dans la douleur et changer les couches de leurs enfants, c’est les femmes qui seraient au pouvoir, et je me demande si cela ne serait pas mieux. Il y aurait peut-être moins de risques de guerre, moins de souffrance et moins d’injustice. Il n’y a qu’à voir les fusées qu’ils envoient dans l’espace, pour étudier comment les cosmonautes font caca en apesanteur… et ça coûte 700 milliards ! Combien coûte une clinique dans les pays ou ils meurent la bouche ouverte ?

Sans tomber dans l’élucubration, on peut même soutenir l’idée que les femmes sont souvent supérieures aux hommes, et pas seulement pour savoir où sont passées les clefs. On sait qu’elles ont davantage de sensibilité, donc elles nous sont supérieures affectivement, émotionnellement et, subséquemment, intellectuellement, ce qui est tout de même la caractéristique qui nous différentie des animaux. On pourrait faire ce genre de déductions pour pas mal de leurs sens. Elles sont observatrices, psychologues, intuitives, créatives, prudentes… Et si elles étaient aussi inférieures que ça, Dieu aurait une femme, elles ne nous aideraient pas pour acheter un cadeau à grand-mère, et il n’y aurait pas besoin de se creuser la tête pour trouver des stratégies de séduction !

D’ailleurs, pour revenir à la séduction, (je ferai un livre sur le féminisme une autre fois), le machisme du dragueur répond à son rôle imposé. Il rentre dans un milieu dangereux, celui des femmes qu’il ne connaît pas. Il doit se déguiser, un peu comme un plongeur sous-marin qui doit porter un masque ridicule, une combinaison trop étroite et un paquet d’autres ustensiles bizarres, mais indispensables pour rentrer dans un monde qui n’est pas le sien.

(Mon beauf a toujours dit : « Je suis pour l’égalité des sexes. Si ça les amuse, qu’elles travaillent sur des chantiers, qu’elles construisent des maisons, qu’elles aillent chercher du charbon, qu’elles soulèvent des haltères de 200 kg, qu’elles dirigent la France, même ! Qu’elles fassent ce qu’elles veulent, mais surtout, par pitié, qu’elles me laissent devant ma télé. »)