Un motard au lycée

A la sortie des lycées, la séduction en moto se révèle presque trop facile. Garez votre moto splendide devant le portail de la sortie des élèves. A 17 heures, toutes les pin-up arrivent. Restez sur votre destrier bien digne, et faites semblant d’attendre quelqu’un, le regard perdu vers des considérations vraisemblablement profondes… Si des petits groupes de jeunes filles ne se forment pas autour de vous, c’est que vous êtes à la sortie d’une maternelle, pas d’un lycée… Les questions vont fuser : « Et jusqu’à combien elle va ? » « C’est dangereux, la moto ? » « Ducati c’est espagnol ? » D’emblée, demandez leur âge et ne gardez que les majeures. Moins de dix-huit ans vous n’avez pas le droit. (Ou moins de seize ? J’ai jamais très bien pigé…) Ensuite, je vous laisse faire : Vous leur proposez un tour et elles vous supplieront de prendre leurs numéros, car un motard, c’est un chef, qui affirme sa « non-appartenance définitive à la société de consommation pourrie qui nous entoure ». Et ça fait rêver les midinettes…

Le motard professeur

À la sortie des facs, vous pouvez les « rouler » avec la technique suivante : Commencez par ranger votre moto avec les autres « bécanes », et dès qu’une jeune fille passe pas trop loin, vous l’arrêtez :
« Excusez-moi, mademoiselle, je viens de me rendre compte que j’ai oublié les clefs de mon antivol pour ma moto, et j’ai un cours de philo à donner dans 10 minutes, il faudrait que je demande à mon confrère, le professeur Safonsse s’il peut me prêter un cadenas, est-ce que vous voulez bien garder ma moto 2 minutes ? »
« Oui, bien sûr. »
« Ah, vous êtes charmante ! Et bien, je vous proposerai quelque chose de sympa en revenant, pour vous remercier. Je me dépêche, j’en ai pour une minute ». En revenant :
« Ah, c’est une catastrophe, Safonsse n’est pas là ! Je ne pourrai pas donner mon cours de philo ! Bon… Mademoiselle, je vous avais dit que je vous proposerai un truc marrant, alors dites-moi, vous avez déjà fait de la grosse moto ? »
« Euh, j’ai déjà fait du scooter, mais… »
« Alors, sachez que la moto, enfin du moins la grosse moto, vous donne des sensations uniques, des frissons à la limite de la morale, une impression de force qui emballe n’importe qui ! Alors, pour vous remercier d’avoir gardé ma moto, je vous invite sur mon fidèle destrier, et pas plus tard que maintenant ! »
« Euh… je ne vais pas avoir peur ? »
« Ne vous inquiétez pas, j’irai doucement. » Doucement, mes fesses ! Vous allez faire du 300 ! Elle va mourir de peur, vous allez racler le goudron en prenant les virages, mais, par une logique biologique bien qu’étrange, elle va du coup vous admirer. Bon allez, un peu de morale : Faites gaffe, c’est dangereux la moto… Si vous vous plantez à grande vitesse, votre passagère risque de manquer de savoir-vivre et de vous en vouloir…