Avoir fait l’amour avec plus de quatre cent femmes ne m’apporte aucune fierté, d’une part parce que ce n’est pas réellement moi qui y suis parvenu, c’est dans la plupart des cas mon avatar « Patrick Harris ». D’autre part, parce que si on s’investit corps et âme, si on se spécialise dans un domaine, on le réussi. Celui qui fait du piano pendant vingt ans arrivera finalement à jouer Rymsky Korsakov. Moi, je ne suis même pas sûr de savoir écrire le nom de ce mec…

Le côté positif, c’est qu’en choisissant de laisser à « Patrick Harris » le soin de piloter ma vie, j’ai tout de même comblé la faille affective que mon enfance a creusée, ce qui n’est pas rien… Le malheur, bien sûr, c’est que je ne reverrai jamais les femmes qui se sont occupés de remplir ce précipice… Béatrice, Cathy, Sabine, Christine, Delphine, Déborah, Violaine et les autres, toutes celles qui ont définitivement marqué ma vie, resteront belles et jeunes à jamais, dans mon cerveau qui, en écoutant les plaintes de Pink Floyd , se souvient avec précision de la fumée interdite de ma jeunesse, et des formes délicieuses que celle-ci sublimait.