En général, les élèves que je coache ont eu une vie affective moyennement remplie. S’ils viennent me voir, c’est bien entendu parce qu’ils veulent sortir du célibat et faire un maximum de rencontres. Il n’est pas rare qu’ils aient privilégié les études ou le travail dans leur vie, ce’ qui les conduit à faire appel à mes services. Un jour pourtant, j’ai eu affaire à une situation inhabituelle : un consultant, qui était considéré comme un séducteur invétéré par tous, qui collectionnait soigneusement les conquêtes, mais qui était tombé raide dingue d’une jeune femme. Celle-ci connaissant très bien la réputation de mon client, ne souhaitait pas le fréquenter à long terme. Elle mettait en doute sa sincérité, elle ne se sentait pas réellement aimé, et n’avait aucune envie de passer pour une sorte de poupée gonflable, y compris à ses propres yeux. Pourtant, la fille était amoureuse de lui, mais, comme d’habitude, le cœur a ses raisons dont la raison se fout complètement. La situation du bad boy était terrible : comment pouvait-il exprimer son amour, aussi solide soit-il, sans que ses arguments ne soient considérés comme de la manipulation ? Il y est parvenu avec du temps, avec des fleurs, et avec deux poèmes que j’ai écrits et que je lui ai donnés. Je vous les livre ici, car si vous êtes dans la même situation inconfortable et injuste que mon Casanova, vous pourrez (peut-être) ouvrir les yeux de votre adorée en les utilisant :

Le parfum de Dieu

Je me croyais devoir tourner, danser et rire,
Dans la chaleur d’un puits, nommé schizophrénie

Jusqu’à ma mort, devoir tourbillonner, jouir,
Dans des cavernes infâmes, annihilant ma vie

Je refusai l’issu que tu voulais m’offrir
Bien trop enraciné, dans mes terres brûlées
Je soupçonnais toujours tout ce qui pouvait luire
De partir à minuit, pour être transformé

C’est le parfum de Dieu, qui m’a forcé la main
Celui que je sentais, dans tous tes mouvements
Sur ton corps, dans ta voix, tu le portais si bien
Qu’il me fallait souiller la liberté de sang

Liberté d’être seul, d’être le bienvenu
Des mondes imaginés, de mes nuits délaissées
Qui avaient de la pomme, exprimé tout le jus
Mais dessinaient l’amour, pour attendre d’aimer

Je me suis déchiré alors, pour t’épouser
Et le sang à jailli, et a noyé la bête
Qui respirait au fond de mon cœur isolé
Et surgissait parfois dans les yeux de la fête

Mais je n’ai plus envie de jouer avec elles
C’est celui qui s’en va qui a toujours gagné
Maintenant, je veux perdre un peu dans tes prunelles,
Mon âme résolue à ne pas te quitter

Puisqu’enfin le passé, ne voit pas le présent
Que je peux donc compter sur une délivrance
Puisqu’enfin le futur m’a donné les diamants,
Que je peux donc rêver, d’avoir aussi ma chance

Continue, je t’en prie, à me nourrir de feu,
A remplir mon âme de cette immense paix
Pour que dans les tempêtes, aussi bête qu’un jeu,
Je puisse te crier : « Ne me quitte jamais ».

Patrick Harris

Et voici le deuxième, car pour se faire pardonner un passé sulfureux, il faut souvent s’accrocher…

Vois le Diable qui tremble

Je cherchais, j’embrassais, en espérant, je crois,
Lever les amarres du bateau ensablé
Dans lequel je rêvais qu’un jour, devenu roi,
Je m’envolerais seul sans souci d’être aimé

Illusion ! Sans toi mon esquif ne bouge pas
Seul ton souffle est assez chaud pour me pousser
Loin des amours que sans douleur je n’aimais pas
Seuls tes yeux sont assez profonds pour me changer

Si tu ris du passé que Satan m’a dicté,
Malgré les filles que j’ai nourries de mensonges,
Alors mon tombeau que lentement j’ai créé
Eclatera au loin au profit de nos songes

Car devant ton sourire, oh, éternelle toile
Et devant l’infini, qui nous accueille ensemble
Car devant notre amour qui gonfle notre voile
Vois la mort qui a peur, vois le diable qui tremble

Patrick Harris

Mais si vraiment la fille a déduit de votre passé que vous êtes un vilain manipulateur, bien que vous soyez en réalité fou d’elle à en mourir, bien que chaque mot que vous lui adressez est d’une sincérité absolue, vous avez intérêt à écrire avec votre propre sang. si vous voulez remonter le courant sans vous noyer…