Elle avait quatorze ans de plus que moi, elle était adorable, elle était brillante, mais elle voulait un enfant. Elle m’avait déjà hébergé, aimé, encouragé, consolé, et surtout supporté dans la phase terminale de ma folie.
Un an après notre séparation, elle m’a fait parvenir la photo d’un petit garçon adorable. J’ai retourné la photo, il y avait marqué : « Ton fils ».
Remarquablement intelligent, il était toujours premier en classe, jusqu’à ce que mes gènes, dont il avait bien entendu et malheureusement hérités, le conduise à faire quelques bêtises. J’ai été un père pitoyable alors que je l’aime beaucoup, mais à moins qu’il ne se retrouve en prison, il deviendra sans doute le maître du monde… Enfin, quand je dis « il deviendra le maître du monde », je ferais mieux de dire « il sera heureux » ; c’est nettement différent, et ce serait préférable pour lui !
A l’heure actuelle, j’ai donc, normalement, trois enfants. Du moins, à ma connaissance, car si une femme veut éduquer un petit, et qu’elle a le choix entre l’adoption, l’insémination artificielle, et Patrick Harris qui passe par là, même en considérant que les gènes de celui-ci sont dangereux, elle risque bien de choisir cette dernière solution. Or, si Jocelyne m’a finalement gentiment prévenu de ma parternité, j’imagine que ce n’est pas le cas de certaines autres cachotières qui se sont trouvées sur ma route…