A proximité de la place de la Comédie, à Montpellier, j’ai loué une immense salle de quatre cent places, la salle Rabelais. J’ai fait imprimerquatre mille cinq cent tracts sur lesquels j’ai inscrit « Conférence : les méthodes de la drague ». J’ai été invité par trois radios pour annoncer l’événement : Radio France Hérault, Europe 2 et NRJ. J’ai embauché des jeunes pour distribuer les tracts devant les universités. J’ai mis des affiches partout. Ma mère, avec sa pieuse délicatesse, a commenté sèrieusement: « J’ai engendré un monstre qui va débaucher la jeunesse ». J’ai trouvé une copine pour tenir la caisse, une autre pour me présenter au public, et Jean-David était d’accord pour se déguiser en vigile.

Je devais réaliser plus de 10 000F de bénefs. La veille, j’ai eu du mal à m’endormir. Je me voyais déjà refuser du monde ! Le jour-J, mon cœur battait à tout rompre, mais il y eut une contingence désagréable : seulement vingt-et-une personnes sont venues, dont trois journalistes et quatre copains… Devant l’immense salle vide, j’ai entamé ma conférence en disant : « Merci d’être venus si nombreux »…

Je donne maintenant fréquemment des conférences avec, heureusement, un peu plus de public, mais je ne comprends toujours pas comment j’ai pu être aussi optimiste alors qu’à l’époque, j’étais complètement inconnu… Bien sûr que personne n’allait payer pour écouter un expert auto proclamé venu dont ne sait où ! ! Dans beaucoup de domaines, pour réussir, il faut être connu, mais pour être connu, il faut d’abord réussir… La vie est dure.