Jean-David est un escroc, cela ne fait aucun doute, mais en aucun cas il ne serait capable d’agresser une jeune fille. Il possède les mêmes gènes que moi sur ce point : d’une part, la tendresse, ou au moins la tendresse simulée, est le principal moteur de ses éventuelles érections, d’autre part, il déteste la violence sous toutes ses formes et enfin, si une fille lui dit clairement « non », il se contente de se sentir con avant de partir la tête baissée… Même complètement bourré, même drogué, même pour de l’argent, il lui serait donc impossible, moralement mais aussi surtout physiquement, de brusquer une jeune femme.

J’étais avec lui lors d’une soirée, quand il a rencontré Barbara, une fille de dix ans son aînée, d’un physique moyen, qui a flashé sur lui au premier regard. C’est elle qui l’a invité à danser. Ils ont bavardé ensemble un moment et, à la fin de la soirée, sur le parking, je l’ai vue insister pour prendre le numéro de mon ami. Quelques jours après, elle l’invitait à dîner, chez elle… Jean-David m’a demandé ce que j’en pensais : il manquait de motivation. En tant que coach en séduction, je ne pouvais pas faire autrement que de lui répondre qu’une fille de plus, ça ne pouvait pas lui faire de mal, ne serait-ce que pour le plaisir et la confiance en soi. Si le sexe ne fait pas le bonheur, il ne fait pas le bonheur de celui qui n’en a pas ! Il est donc allé diner chez la sangsue, dans un petit appartement décrépi et, après le dessert, sans surprise, elle a pris la main de Jean-David pour l’entraîner dans sa chambre. Au moment de se quitter, elle lui a fait promettre de la contacter bientôt. Ce qu’il n’a bien entendu jamais fait.

Nous l’avions complètement oubliée lorsque, six mois plus tard, je dis bien six mois, des flics ont débarqué chez Jean-David : Barbara venait de porter plainte contre lui pour viol ! Du coup, garde-à-vue et enquête. Les flics vont interviewer la maman de Barbara qui, bien heureusement, leur dit : « Barbara n’a jamais été violé, ce n’est pas la première fois qu’elle invente ce genre de truc, mais il faut lui pardonner parce qu’elle a un problème psychiatrique, elle est schizophrène. » Du coup les flics vont voir Barbara qui avoue alors, tout simplement, avoir inventé une histoire de viol pour se venger, puisque d’après elle, Jean-David était un salaud, car il « l’avait utilisée puis négligé ».

De la même façon que les arnaques de Jean-Davis ont toujours suscité chez moi beaucoup de curiosité, mes techniques pour déclencher l’amour ont toujours passionnées mon ami, qui du coup est sortit avec beaucoup, beaucoup de filles. Considérant que 98 % des femmes ne supportent pas qu’on ne les contacte plus après un rapport amoureux, et que 3 % d’entre elles sont atteint d’une maladie psychiatrique , on comprend très bien l’aventure qui est arrivé à Jean-David… Moi, avec mes quatre cent conquêtes féminines, j’ai du bol d’être encore à l’air libre…

Quoi qu’il en soit, il y aura toujours des abrutis qui penseront qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et si j’étais à la place de Jean-David, je ne me vanterais pas de cette histoire, et je dirais que c’est le voisin qui a été accusé. Il a été blanchi à 100 %, certes, il n’y a même pas eu de procès, et pourtant, il a été accusé, et ce seul fait est pour certains moutons ignares une faute impardonnable. La vie est une suite d’erreur de justice, sauf peut être en ce qui concerne certains hommes politique ? Et encore…

Quoi qu’il en soit, Jean-David n’a absolument pas été meurtri par cette sombre affaire. La preuve, c’est que quelques jour après, il m’a dit en rigolant :

– « Tu sais quoi ? Hier soir j’ai sauvé une fille du viol ! »

– « ha bon », lui ai-je répondu, stupéfait. « Et comment tu as fait ? »

– « je suis arrivé à la convaincre ! »