J’ai mis du temps à construire des méthodes efficaces pour combattre la timidité, mais mon discours transforme maintenant le célibataire de manière radicale. D’après les chiffres, 93 % des hommes se sentent timides quand il s’agit d’aborder une inconnue. Je confirme. A part certains hommes politiques et un grand commercial, que j’ai eu l’honneur de coacher parce qu’il voulait tromper sa femme, l’ensemble des célibataires que j’ai reçus hésitaient pas mal avant d’adresser la parole à une inconnue. Voici dans quelle direction je vais, chaque fois qu’un élève m’avoue son incapacité à faire le premier pas.
La timidité découle souvent du manque de confiance en soi. « Souvent », car certaines personnes peuvent ne pas avoir confiance en elles et pourtant, être socialement désinhibées ; ce qui donne un mélange parfois surprenant, alors que d’autres personnes ont confiance en elles et sont réservées : c’est la « force tranquille », peu fréquente, mais qui attire les filles de manière incroyable.
La timidité qui provient du manque de confiance en soi handicape d’une part la phase de la rencontre, car il est évident qu’un célibataire n’a aucune envie de faire un premier pas vers une inconnue s’il pense qu’il ne sera pas aimé en retour, et d’autre part pénalise la séduction elle-même, car il est difficile de séduire quelqu’un si on pense que ses chances de succès sont improbables.
Pour trouver les armes qui estompent la timidité, il faut d’abord savoir qu’elle puise, encore une fois, ses racines dans l’inconscient. C’est l’inconscient qui décide d’envoyer les effets de la timidité pour protéger son sujet. Avec un exemple, il est facile de démontrer par A+B la puissance incroyable de l’inconscient, et d’en déduire les outils pour la combattre : lors d’un premier saut à l’élastique, l’inconscient, qui procède généralement par association, associe le vide avec la mort, et envoie les effets de la peur pour protéger le sujet.
L’inconscient est comme un ordinateur qui enregistre toutes les informations depuis la naissance et qui construit notre personnalité en fonction. Comme tout ordinateur, il est programmé : d’une part, pour assurer la pérennité de l’espèce, ce qui explique que l’on est attiré par l’amour avec autant d’intensité,; et d’autre part, pour nous protéger de la mort et de la souffrance. Or l’inconscient, comme tout bon ordinateur, passe son temps à se planter. Il « bugue »… Dans le cas du saut à l’élastique par exemple, il croit que si nous sautons dans le vide, nous allons mourir ! Il décide en conséquence de nous faire ressentir les effets de la peur pour nous protéger, avec un bon cocktail d’hormones, et les jambes se mettent à flageoler, le cœur s’emballe, de la sueur coule sur le front… Pourtant, consciemment, nous savons pertinemment que nous ne risquons rien, puisque nous sommes attachés à un élastique, et qu’il n’y a à peu près jamais d’accident dans cette activité! Mais c’est encore une fois cet enfoiré d’inconscient qui dicte nos émotions.
Pour la timidité, le processus est exactement le même. L’inconscient fait l’association entre la rencontre et la souffrance, et paf, il envoie les effets de la timidité pour protéger son sujet.
Heureusement, l’inconscient est malléable, il est donc possible de lui faire comprendre la réalité, et ainsi de l’empêcher d’associer la rencontre avec la souffrance. Quatre outils sont susceptibles d’agir sur l’inconscient : la familiarisation, le raisonnement, les méthodes et un exercice dérivé de la PNL. Pour la familiarisation, il est évident que si un homme saute cinquante fois à l’élastique, la cinquante et unième fois il le ferra en pensant aux courses qu’il s’apprête à faire samedi après midi… Son inconscient a progressivement compris qu’avec la présence d’un élastique, l’homme concerné peut se bazarder dans le vide autant qu’il veut, il ne mourra pas ! Et l’inconscient abandonne les effets de la peur. Idem pour la séduction. Si le sujet s’entraîne à accoster des filles régulièrement, il finira par ne plus ressentir les effets de la timidité. Mais attention ! Si le mec drague comme un pied, en étant trop direct par exemple, il va se faire jeter douloureusement par les filles, confortant ainsi l’inconscient, qui continuera à associer la rencontre avec la souffrance, et ne bloquera en aucune façon les effets de la timidité, bien au contraire ! C’est ce qui explique que beaucoup de dragueurs se découragent après avoir essayé les mauvaises méthodes… Je conseille donc à mes élèves d’aborder les femmes avec des prétextes anodins, en fonction de leur degré de timidité. Celui qui souffre de phobie sociale, par exemple, doit en premier lieu demander une vingtaine de fois son chemin à des filles qui ont à peu prêt le même âge, puis, lors du prochain exercice, de prolonger la conversation du style « C’est bien dans cette rue qu’il y a une FNAC dites-moi ? » Puis d’ajouter une anecdote, puis de parler de lui, puis de demander un avis personnel, puis puis puis… jusqu’à créer suffisamment de conversation, et donc de confiance, pour réussir à piquer le numéro de la fille. Mais au début, c’est parce que son image n’est pas celle d’un dragueur que les femmes vont lui répondre avec le sourire, ce qui entrainera nécessairement son inconscient à associer la rencontre avec le plaisir, et sa timidité disparait à mesure que son portefeuille diminue à force de venir me consulter! J’ai ainsi coaché un gars qui était paralysé à l’idée de demander l’heure aux femmes, et qui après trois mois abordait toutes les filles qu’il croisait ! A cette heure, il doit certainement dormir avec l’une d’entre elles…
Le second outil pour vaincre la timidité, c’est le raisonnement. Celui qui saute à l’élastique doit penser très fort : « Je ne risque strictement rien ». Ou mieux : « Si je ne saute pas, les copains qui me regardent en ce moment vont se foutre de ma gueule pendant vingt piges ». En ce qui concerne la drague, il faut bien penser, avant tout abordage, que les femmes adorent se faire draguer, y compris si elles jettent systématiquement tout inconnu manifestement intéressé. Mieux : tout aussi bien, le moment où elles se font draguer restera le meilleurs moment de leur journée ! Et bien entendu, c’est la première chose dont elles se vanteront, à leurs copines, à leur voisine, à leurs parents, et à leur coach en séduction… La deuxième chose auquel il faut penser, c’est que le copain irascible n’est pas à proximité, et donc qu’il n’y a strictement aucun risque à entamer une discussion.
Le troisième outil, c’est tout simplement une bonne méthode, un prétexte en béton, ce qui permet au séducteur de draguer en sachant pertinemment qu’il ne souffrira pas en cas de refus. Il n’y a rien de mieux pour diminuer les appréhensions.
Le dernier outil est un dérivé de certaines méthodes de PNL (programmation neurolinguistique), qui combat la timidité en s’attaquant à sa cause principale : le manque de confiance en soi. Les exercices susceptibles de redonner confiance sont nombreux : le timide doit par exemple écrire soigneusement ses réussites passées et présentes sur un cahier, et en parler… avec son coach ! Je leur dit alors en lisant le résultat : Ha, vous voyez ici, ça prouve que vous êtes intelligent, bravo ! Ici, ça prouve que vous plaisez, banco ! L’inconscient de mon élève s’abreuve de ces félicitations et en tient compte en reconstruisant sa personnalité. A mon avis, la différence avec la méthode Coué, c’est que devoir répéter 300 fois par jour « je suis le plus beau je suis le meilleurs » ne modifiera que vaguement l’interprétation de l’inconscient, car la phrase est imposé, et le timide répète des mots en oubliant ce qu’ils veulent dirent. Alors que dans le cas où celui-ci écrit ses réussites, il se concentre sur la signification des phrases, et non sur des mots sans couleur.
Enfin, il faut rechercher des occasions de se rendre utile. Porter le sac d’une personne âgée, consoler un ami, féliciter un autre timide… Rendre service apporte en retour , systématiquement, cette reconnaissance salutaire. Remarquez, il y a un autre moyen très sympa pour obtenir de la reconnaissance, qui se résume en une phrase bien vulgaire : « baiser des femmes ». A moins d’être trop rapide, bien sûr…