Si j’avais fait comptabilité, en réalité, ca m’aurait davantage servi… J’ai choisi psychologie car je jalousais les bancs de la fac sur lesquels s’asseyaient autant de petites culottes. A supposer que les étudiantes en portaient, des petites culottes… Je faisais également un vague lien entre les cours de séduction et la psycho.

J’ai commencé à draguer au premier rang de l’amphithéâtre, pensant que les filles studieuses étaient les plus faciles. Grave erreur ! Les filles du deuxième rang ne perdaient rien à mon manège, et devenaient plus inaccessibles qu’un mannequin dans une salle de casting. Je compris plus tard qu’il était nécessaire de commencer au dernier rang et de descendre progressivement. Ça énervait les étudiantes que j’avais conquises de me voir faire la même chose avec leurs petites camarades du rang au dessous, mais je m’en fichais royalement, puisque les premières étaient définitivement rayées de ma liste. Dans le pire des cas, je me faisais traiter de salaud, mais je faisais mine de ne pas entendre et je continuais mon travail avec assiduité…

J’ai essayé à la fac toutes les techniques possibles de la drague. J’ai menti, j’ai simulé, je me suis fait passé pour un autre, je les ai attaquées avec confiance, avec timidité, j’ai même tenté la sincérité et les compliments. Cette dernière tactique fonctionnait très mal: « Tiens, t’es nouvelle dans la fac ? Non ? Ça m’étonne que jolie comme tu es, je ne t’ai pas encore vu. ». La fille souriait puis se fermait comme une huître. Comme souvent, la stratégie la plus efficace était d’avancer masqué: je faisais tout simplement semblant d’avoir besoin des cours de psycho de la semaine dernière car je n’avais pas pu y assister. Parce que ma grand-mère était malade, par exemple, ça me donnait une certaine sensibilité… cela me permettait de demander les cours pour en faire une copie. On se retrouvait devant une photocopieuse et je remerciais la fille en l’invitant à manger… Ya pas de quoi fouetter un chat mais ça marchait impeccable, excepté dans le cas où je rencontrais à côté de la photocopieuse une fille que j’avais déjà dragué. Un jour, une nana frustrée est venu voir ma nouvelle proie et lui a dit : « A toi aussi il t’a fait le coup de la grand-mère malade ? ». J’avais varié, mais cela n’a pas suffi, car l’autre fille à répondu : « Non, moi il m’a dit que c’était sa sœur qui était handicapée »… Elles ont ensuite échangé quelques mots que je n’ai pas entendus, puis ma nouvelle copine est venue me voir : « J’imagine que ce ne sont pas mes cours que tu veux, mais plutôt mes fesses, non ? Vous êtes vraiment tous des obsédés ! » Puis elle est sortie la tête haute. J’aurais pu me venger de la briseuse de couple en lui lançant un : « Pourtant, il me semble que tu avais aimé ça, non ? ». Mais je m’en suis abstenu : vengeance inutile.

J’ai ainsi compris une des différences fondamentales de l’interprétation que les hommes ou les femmes font du sexe. Le sexe accompagné des sentiments, c’est le deuxième étage. Le premier, c’est le sexe uniquement. Le rez-de-chaussée, c’est le célibat. Les hommes se contentent sans problème du premier, sans même imaginer qu’il y a ainsi une possibilité d’accéder au deuxième, alors que les femmes ne montent au premier que si elles sont convaincues que cela leur permettra, un jour, d’atteindre l’étage supérieur. Personnellement, j’ai souvent navigué dans les escaliers entre le premier et le deuxième, mais, par besoin de reconnaissance ou d’amour, j’ai toujours souhaité que ma partenaire soit au dessus de moi…