Le souvenir de mes dragues dans les rues de Montpellier me confirme que les femmes font souvent semblant de croire les dragueurs sauvage. Une de mes pires stratégies de drague était la suivante :

-« Bonjour Mademoiselle, je suis étudiant en fac de psycho et on organise un défilé de mode sur le campus, est ce que ça pourrait vous intéresser ? Vous êtes super jolie ! »

Que pouvais bien penser la fille ainsi harponnée pendant sa marche ? Dans le meilleur des cas, elle se voyait déjà défiler à moitié à poils, une plume dans les fesses, devant un par terre d’étudiants bourrés à la bière, pour un cachet de 30F50… Rien de très excitant, donc… ce qui expliquait que la majorité des nanas sollicités ne m’adressaient qu’un sourire gêné, avant de partir, en se foutant discrètement de ma gueule… et pourtant, pourtant, certaines d’entre elles faisait semblant d’être intéressées. Elles me posaient des questions sur la rémunération, sur les habits qu’elles devraient porter, sur l’objectif de l’événement… Avec le recul, je suis quasiment sûr qu’aucune d’entre elles n’accordaient la moindre crédibilité à ma proposition débile, mais elles faisaient semblant. Elles étaient seules, j’étais avenant et souriant, elles avaient un prétexte qui les déculpabilisaient en apparence, elles faisaient semblant.

D’ailleurs, toutes celles qui me tendaient l’oreille pour que je leur parle de ce défilé foireux finissaient dans mon lit. Je me pose donc la question : est-ce qu’un dragueur n’a pas intérêt à être direct pour ne pas perdre de temps ? En utilisant une technique de drague subtile, il ratisse large, mais se plante dans la plupart des cas. Alors qu’en étant nul, lourd ou sincère, il ne gaspille pas son temps à essayer de convaincre une fille trop difficile à séduire… Celles qui font mine d’être intéressées, elles ne couchent pas le premier soir, non, il n’y a pas besoin d’attendre toute l’après midi… L’avocat de « la tactique subtile » dirait qu’une fille intéressante dédaignera toujours une approche grossière, même si c’est une célibataire désespérée… Au fond de moi, je pense également qu’une fille « bien » ne mordra pas à l’hameçon s’il n’y a pas d’appât, et qu’il est en conséquence préférable de dissimuler ses intentions. Intentions toujours pardonnées… au réveil…