Le soleil brille sur le jardin magnifique d’une villa somptueuse. Une belle fontaine est en activité. Sur la pelouse, il y a des Web Cam sur pieds et des projecteurs…. Les quatre mafiosi règlent le matériel.
Près d’un mur, sept filles en bikini deux pièces attendent debout. Elles ne sont pas très à l’aise.
Christophe est tout content.
Une fille s’éloigne du groupe vers une serviette.

UN MAFIOSO
(Il crie sur la fille.)
Où tu vas, toi ? Tu vas cueillir des champignons ? Va rejoindre les autres ! Allez, allez, t’es pas au bordel ici ! (Pour lui) En tout cas pas encore…

La fille rejoint ses collègues en soufflant.

Paul-Henri va voir Christophe.

PAUL-HENRI
Je vais donner l’adresse du site à mon père, on va se fendre la gueule !
CHRISTOPHE
Ouais, c’est le paradis. Benjamin aurait dû venir… Regarde comme elles sont belles toutes ces petites…

PAUL-HENRI
Elles font un peu la gueule, non ?

CHRISTOPHE
C’est toujours comme ça la première fois…
Par contre, moi, je suis en pleine forme !

PAUL-HENRI
T’as lu le scénar ?

CHRISTOPHE
Bien sûr !

PAUL-HENRI
T’as vu, les dialogues sont excellents, hein ? Ha ha ha !

Mais on devait pas voir ta petite copine ?

CHRISTOPHE
Géraldine ? Non, non… elle a changé d’avis… et puis moi ça m’arrange…

UN MAFIOSO
(Violent)
Allez, on y va ! On se place ! Les nanas, on se bouge le cul ! En place !

Les filles marchent en hésitant. Une d’entre elles se penche vers Angélique.

UNE FILLE
Je me demande si on n’est pas en train de faire une connerie…

ANGELIQUE
Je me demande aussi… L’ambiance est pas terrible… Allez, va, on a quand même été bien payées, ça console…

UN MAFIOSO
(Il hurle.)
Bon, première scène, toutes les filles à poil font une grosse partouze sur le gazon. On va vous donner des fouets et d’autres ustensiles… N’oubliez pas, plus c’est dégueu, plus ça se vend. Ensuite les propriétaires de la villa se précipitent sur vous pour vous violer sauvagement. On va le faire vraiment, ce sera plus crédible…
Action !

Les mafiosi commencent à faire descendre leur pantalon sur leurs cuisses, les filles, effrayées, parlent entre elles.

On entend un gros bruit de moteur. Un énorme bulldozer avec chenilles avance vers le jardin, il est conduit pas Benjamin qui tient dans la main un fusil a pompe. Il écrase la clôture et s’approche. Deux gars gros et baraqués, de chaque côté du bulldozer, tiennent chacun un fusil à pompe et avancent à la même vitesse que la machine.

BENJAMIN
(Il crie.)
Ah Ah ! Coucou c’est nous ! On va vous anéantir ! On va vous rendre inoffensif ! Laissez passer jésus qui va chasser les marchands du temple ! Coucou c’est nous !

Le bulldozer entre dans le jardin en écrasant le matériel et le parterre de fleurs…

BENJAMIN
Zut ! Le projecteur ! Ah je suis désolé… Oups ! La caméra ! Que je suis maladroit…

Deux des mafiosi qui sont tous le pantalon sur les chevilles, sortent leurs revolvers de leurs vestes.

Les deux gars de la chenille les mettent en joue. Benjamin tire dans la baie vitrée de la villa qui explose… Puis il s’adresse aux mafiosi.

BENJAMIN
On jette les flingues sinon je réalise un film d’horreur, moi ! Allez ! On se regroupe ici, et sans relever le pantalon !

Les mafiosi jettent leurs armes, et sautillent bêtement, gênés par leurs pantalons, pour se mettre l’un à côté de l’autre, du plus petit au plus grand.

UN MAFIOSO
Vous êtes fou ! Vous savez ce que vous êtes en train de faire, là ?

BENJAMIN
Oui, vous empêcher de nuire !

UN MAFIOSO
Pourquoi faire ? En plus on a pas d’argent nous !

BENJAMIN
De l’argent ? Mais en voilà une bonne idée ! Ca va payer mes gars ! Allez les daltons, sortez vos portefeuilles et jetez-les devant vous. Allez, allez !

Benjamin tire dans une fenêtre qui éclate.
Les mafiosi jettent leurs portefeuilles.
Les filles et en particulier Angélique n’en reviennent pas. La majorité d’entre paraissent admiratives.
Christophe, la main devant la bouche, ne peut pas contenir un léger fou rire…

BENJAMIN
Vas-y Goliath, ramasse tout ça.

Un des deux gars va ramasser les portefeuilles.

UN MAFIOSO
On va vous retrouver en taule !

BENJAMIN
C’est sûr ! On ira en taule pour vous apporter des oranges ! Ha ha ha !

Il tire dans une autre fenêtre.
Angélique s’accroche au flanc de la machine et s’adresse en souriant à Benjamin :

ANGELIQUE
Je peux rester avec toi ?

BENJAMIN
(Il sourit.)
Oui, mais attention, avec moi aussi tu risque de te retrouver toute nue !

ANGELIQUE
Ce sera avec grand plaisir, mon homme !…

Toutes les autres filles s’accrochent à la machine ou s’installent dans la beine du bulldozer en riant. Benjamin aperçoit Christophe.

BENJAMIN
Tiens, Christophe tu es là ! Ca va toi ?

CHRISTOPHE
(En riant, il montre du pouce les Web cam écrasées.)
Hé, tu sais combien ça coûte, une Web Cam comme ça ?

BENJAMIN
Pas vraiment, non … cher?

CHRISTOPHE
Plus que ça… Enfin … il reste de la place, sur ton navire ?

BENJAMIN
Ouais, ici, tu seras bien…
(Christophe monte à l’endroit indiqué.)
Attention les filles, on s’en va !

Il démarre. La machine fait demi tour et écrase la fontaine.

BENJAMIN
Mince ! Ah, j’ai jamais été fortiche pour les marche arrières moi…

Il repart par où il est venu. Les filles crient ensemble de joie.

Paul-Henri court vers le bulldozer, les deux mains sur sa braguette.

PAUL-HENRI
Hé ! Attendez enfoirés ! Partez pas! J’étais en train de pisser !

Paul-Henri s’agrippe à la machine.
Le bulldozer ressemble à une grappe de raisins, tout le monde pousse des cris de joie et lève les bras.

Les mafiosi ont l’air stupide, ils sont tous les quatre alignés, toujours le pantalon aux chevilles, la bouche ouverte.
Benjamin se penche vers Angélique.

BENJAMIN
Dis-donc, Angélique, tu disais quoi, déjà, au sujet de mon énergie ?