Paul-Henri est en face d’Eva, dans un restaurant ultra chic.

PAUL-HENRI
Je suis consterné. J’ai donc été victime d’un complot ! Et moi qui faisais aveuglément confiance à Anne-Catherine…
Mais il y a un point qui me laisse perplexe, pour quelle raison tu avoues ce forfait ? Pourtant tu es sa complice non ?

EVA
J’étais… Mais je ne suis pas très fière de moi, et surtout je suis persuadée que tu es un mec vraiment bien en tout point, et j’ai un instinct d’enfer.

PAUL-HENRI
En tout point ?

EVA
Oui, je le pense. En tout point. Le seul détail qu’on pourrait, peut-être, te reprocher, c’est que tu parles de manière un peu précieuse, tu devrais avoir un langage un peu plus… comment dire, un peu plus populaire… faudrait que tu deviennes davantage…. macho, tu vois ?

PAUL-HENRI
Ah bon, tu crois ?

EVA
Ah oui, ça, j’en suis sûr…
Sinon je voulais te voir pour autre chose… j’ai décidé de… de te rendre tout ce qui t’appartient.

PAUL-HENRI
Non ? La tête à ma mère que tu me fais marcher !

Le serveur arrive.

LE SERVEUR
Vous avez choisi messieurs dames ?

Paul-Henri plaque les cartes sur le ventre du serveur.

PAUL-HENRI
On s’en bat les couilles, choisissez pour nous.

LE SERVEUR
Avec grand plaisir messieurs dames.

Il s’en va.

PAUL-HENRI
Alors, tu disais quoi ?

EVA
(Elle rit un peu.)
Hé hé ! Je disais que tu allais retrouver la moitié de ce que tu as perdu avec ton divorce.

PAUL-HENRI
Ecoute, si tu pouvais piger à quel point je m’en fous de l’argent et des maisons, ça te donnerait une idée de l’infini… mais ton geste me… me troue le cul…

EVA
Il est pourtant facile à comprendre : je n’ai jamais, jamais rencontré un homme aussi clean que toi. Tu es typiquement le genre de mec qui n’a jamais trempé dans une affaire louche de toute ta vie…